L’Europe finance aussi les hôpitaux. C’est le message qu’ont voulu transmettre de concert Pierre Moscovici, ministre de l’économie et des finances, Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé et Thierry Repentin, ministre délégué aux affaires européennes, ce mardi 3 décembre 2013 à l’Institut Gustave Roussy (Villejuif).
C’est dans ce haut-lieu de l’excellence française en santé qu’a été signé le programme Hôpital d’Avenir entre Philippe de Fontaine Vive, vice-président de la Banque Européenne d’Investissement (BEI), et le gouvernement français représenté par les trois ministres.
Ce programme représente « une mobilisation sans précédent de la BEI pour la modernisation et l’amélioration des établissements de santé », a tenu à souligner son vice-président.
On ignore souvent que la banque européenne d’investissement est un acteur clef du financement de l’économie et des infrastructures européennes. C’est « le bras armé du pacte de croissance européen » comme l’a rappelé Pierre Moscovici.
Ce programme a été rendu possible par le Pacte européen pour la croissance et l’emploi - acte fondateur de la politique européenne du président de la République posé dès juin 2012 - et une augmentation du capital de la BEI de 10 milliards d’euros.
Cette augmentation de capital équivaut à une capacité supplémentaire de prêts de 60 milliards sur 3 ans.
Sur ces fonds, la BEI s’est engagée à financer le secteur hospitalier français à hauteur de 1.5 milliards sur 3 ans en soutien du programme national Hôpital d’Avenir.
La signature du programme Hôpital d’Avenir a été l’occasion pour Marisol Touraine d’esquisser ce que serait sa politique dans le domaine des investissements hospitaliers, en rappelant que le gouvernement avait décidé d’investir 45 milliards dans les établissements de santé au cours des 10 prochaines années (4.5 milliards par an).
Pour la Ministre de la santé, il ne s’agit pas seulement d’investir dans des bâtiments, « Il faut aussi moderniser la manière dont nous prenons en charge nos concitoyens ». En clair, l’investissement sera au service de la future Stratégie Nationale de santé.
Trois priorités vont guider les choix de la ministre : maillage territorial avec la volonté de garantir une proximité d’accès aux soins, assurer une bonne coordination entre les acteurs des soins et de la recherche et identifier des lieux de référence et d’excellence de soins, de recherche mais également sociale.
La manne européenne est particulièrement bienvenue dans le contexte actuel des finances hospitalières. Dans un rapport daté du mois de mars dernier, l’Inspection générale des Finances mettait l’accent sur le fait que « l’encours de prêts à moyen et long terme a quasiment triplé entre 2003 et 2011, passant de 9 milliards d’euros à plus de 24 milliards. Les charges d’intérêts ont atteint cette année-là quelques 823 millions d’euros et ont été pratiquement multipliées par 2.5 sur les dix dernières années »
En cause - les plans d’investissement Hôpital 2007 et Hôpital 2012.