Décrite pour la 1ère fois en 1932 aux Etats-Unis par le Dr Burill Crohn et ses collègues, la maladie de Crohn fait partie, avec la rectocolite hémorragique, des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). En France, la maladie de Crohn touche environ 1 personne sur mille. Son incidence est en augmentation et elle touche particulièrement les jeunes de 10 à 19 ans.
De cause inconnue, la maladie de Crohn est associée à des anomalies du système immunitaire qui pourraient être déclenchées par une prédisposition génétique, le régime alimentaire ou d’autres facteurs environnementaux. Les symptômes peuvent varier mais comporte souvent une douleur et une sensibilité abdominale, des diarrhées fréquentes, un saignement rectal, une perte de poids et de la fièvre. Le diagnostic repose sur un faisceau d’arguments cliniques, biologiques, radiologiques et endoscopiques.
« La maladie de Crohn peut avoir un retentissement important sur la qualité de vie et impacter les projets à long terme des jeunes patients » souligne le Pr Allez (Hôpital Saint Louis-APHP)
Les traitements
Il n’existe pas, à ce jour, de traitement médical curatif de la maladie de Crohn. L’objectif thérapeutique consiste en une rémission clinique précoce et la cicatrisation de la muqueuse digestive.
A côté des traitements conventionnels (corticoïdes et immunosuppresseurs) sont apparus il y a une vingtaine d’années, les anti-TNF qui ont constitué une véritable révolution. Si les anti-TNF ont amélioré l’état de santé des patients, un certain nombre d’entre eux ne répondent pas ou échappent aux traitements.
L’arrivée de Stelara® (ustekinumab) constitue une alternative thérapeutique répondant à un vrai besoin pour ces patients en impasse thérapeutique. Cet anticorps monoclonal inhibiteur des interleukines 12/23 est déjà indiqué depuis 2009 dans le traitement du psoriasis en plaques de l’adulte et depuis 2013 dans le traitement du rhumatisme psoriasique de l’adulte. Stelara® a obtenu le 11 novembre 2016 une AMM dans le traitement de maladie de Crohn active modérée à sévère chez les patients adultes présentant une réponse insuffisante, une perte de réponse ou une intolérance à un traitement conventionnel ou par anti-TNFα ou qui présentent une contre-indication à ces traitements.
Bénéficiant d’une recommandation temporaire d’utilisation depuis novembre 2015, Stelara® a obtenu un avis favorable de la Commission de transparence de la HAS avec un SMR important et un ASMR IV.
En France, la place de Stelara® dans la prise en charge de la maladie de Crohn se situe en troisième intention après un échec d’un traitement conventionnel incluant un immunosuppresseur ou un corticoïde et au moins un anti TNFα répétition
Le schéma d’administration comporte une phase d’induction avec une première injection par voie intraveineuse unique réalisée en milieu hospitalier et une phase d’entretien sous la forme d’injections sous-cutanées. La première administration sous-cutanée doit être réalisée 8 semaines après la première injection par voie intraveineuse. Après cela, une injection toutes les 12 semaines est recommandée.