Avec 338 000 nouveaux cas en 2012, les deux sexes confondus, le cancer du pancréas n’est qu’au 12éme rang au niveau mondial, mais avec 33 000 décès estimés, c’est la 7éme cause de décès par cancer. C’est même la 4éme cause de décès dans l’Union européenne tant chez les hommes que chez les femmes.
Les taux d’incidence du cancer du pancréas sont plus élevés dans les pays développés (Europe et Amérique du Nord). Les taux sont également plus élevés chez les hommes que chez les femmes.
La mortalité n’a pas diminué au cours de des dernières décennies. C’est le cancer digestif dont le pronostic est le plus mauvais
La survie moyenne à 5 ans est très faible (autour de 4-5%) et la plus mauvaise de tous les cancers et ne s’est pas radicalement modifié au cours des 30 dernières années. Rappelons que ce taux monte à 85% pour le cancer du sein et à 97% pour celui des testicules. D’où la campagne controversée menée en Grande-Bretagne par le Pancreatic Cancer Action, ou on voit une affiche qui montre Kerry, 24 ans, atteinte d’un cancer du pancréas, avec l’affirmation : « I wish I had breast cancer » (« J’aurais préféré avoir un cancer du sein »), à côté d’elle. Dans une vidéo, un homme dit : « I wish I had testicular cancer » (« J’aurais préféré avoir un cancer des testicules »).
C’est un vrai problème de santé publique, à l’échelle mondiale.
La chirurgie représente le seul espoir de guérison. Le véritable espoir d’améliorer significativement le pronostic passe par la détection précoce de lésions débutantes avant le stade de cancer invasif, en ciblant les sujets à risque élevé. La détection à un stade infra clinique ouvre la possibilité de poser l’indication opératoire en offrant un espoir fondé de guérison.
La découverte est souvent tardive d’où seulement 15 à 20 % des patients diagnostiqués sont résécables.
Le cancer du pancréas est parfois qualifié de tueur silencieux, parce qu’il ne présente souvent pas de symptômes avant un stade avancé avec métastases aux organes voisins.
La meilleure compréhension des facteurs de risque a rendu possible l’identification d’une sous-population de sujets à haut risque qui pourrait bénéficier d’un dépistage. Cette sous-population concerne les patients qui présentent des antécédents caractérisés de cancer pancréatique familial, une longue histoire de pancréatite chronique, un diabète de survenue récente, les gros fumeurs et encore les patients qui ont une prédisposition héréditaire liée à des facteurs génétiques déterminés par mutation de la lignée germinale.
Les véritables progrès passeront par la découverte de possibles marqueurs biologiques permettant de détecter la tumeur avant toute manifestation clinique.
Photo : (c)Pancreatic Cancer Action