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L’imagerie pédiatrique : délais d’accès et spécificités de prise en (...)

19 octobre 2015
Catégorie : Technologie / Médecine /


Source : Dossier de presse des Journées Française de Radiologie - Octobre 2015/ Dépêche de l’APM

L’enfant n’est pas un jeune adulte et sa prise en charge en imagerie présente des spécificités que la Société française de radiologie et la Société française de pédiatrie se sont attachés à démontrer à travers une étude présentée lors des 63émes Journées Françaises de Radiologie Diagnostique et Interventionnelle qui se sont tenues à Paris en octobre 2015. Il s’agit de "la première étude qui donne des informations objectives sur la pratique de l’imagerie pédiatrique" souligne le Pr Hubert Ducou Le Pointe ((hôpital Trousseau, Paris, AP-HP), président du congrès.

L’étude a été réalisée en ligne par la société Adexsol auprès de 754 praticiens ayant répondu (514 radiologues et 240 pédiatres), entre mai et août 2015, reflétant la diversité des modes d’exercice (323 radiologues hospitaliers, 191 radiologues libéraux, 182 pédiatres hospitaliers et 58 pédiatres libéraux).

Voici les principaux résultats :

Les résultats montrent que les pédiatres adressent généralement les enfants aux radiologues de ville pour l’imagerie généraliste, la radiographie standard et l’échographie (sauf pour le nourrisson). Le recours au secteur libéral est globalement plus important chez les enfants de plus de 6 ans que chez les plus petits.

"Plus ça se spécialise et plus on a recours au secteur hospitalier et surtout les CHU, que ce soit avant 6 ans ou après. L’IRM reste très clairement adressé au CHU" (88% en milieu hospitalier dont 64% vers le CHU et 24% vers un CH avant 6 ans et 46% et 33% après 6 ans), indique le Pr Ducou Le Pointe.

Cela s’explique par la nécessité d’une prise en charge particulière : une prémédication pour les plus petits et une mise en situation pour les autres afin de les faire participer à l’examen, de les mettre en confiance puis les surveiller pendant et après et cette activité qui demande du temps qui n’est pas valorisée, a expliqué le spécialiste. Elle demande aussi une formation des professionnels, complète le Pr Christophe Delacourt, pédiatre à l’hôpital Necker (Paris, AP-HP) et secrétaire général de la Société française de pédiatrie.

"Les délais d’obtention des examens augmentent avec leur complexité et restent trop longs" souligne le Pr Ducou Le Pointe.

Si la radiographie standard est obtenue dans la journée dans 68% des cas et dans la semaine dans 31% des cas, seulement 8% des prescriptions d’échographie chez le nourrisson sont réalisées dans les 24 heures, 55% entre deux et sept jours et 35% nécessitent un délai de huit à 31 jours, selon cette enquête.

Cependant, pour le scanner (hors urgences), chez les moins de 6 ans, dans 50% des cas, il faut attendre de huit à 31 jours. L’examen est fait dans un délai de deux à sept jours pour 37% (plus 5% dans la journée), mais dans 8% des cas, le délai dépasse 31 jours.

Pour l’IRM, le délai est supérieur à 31 jours dans 49% des cas, il est d’une semaine dans 43% et d’une journée dans 8%.

Chez les plus de 6 ans, 52% des examens de scanner sont faits dans un délai de huit à 31 jours, 35% dans la semaine (plus 5% dans la journée) et 8% au-delà de 31 jours. Pour l’IRM, 50% sont faits dans un délai de deux à sept jours (8% le jour même) mais 42% après 31 jours.

"Pour l’échographie et le scanner, les machines sont là mais les délais peuvent provenir d’un problème de compétences. Les spécialistes ne sont pas là tous les jours et les examens sont regroupés sur certaines demi-journées", explique le Pr Ducou Le Pointe.

"Pour l’IRM, on rejoint la problématique globale de cet équipement qui fait défaut en France. Attendre plus d’un mois ou même entre quatre et six mois pour un examen sous anesthésie générale, c’est beaucoup pour les parents : est-ce acceptable par exemple en cas de retard psychomoteur suspecté ?", se demande le radiologue parisien.

"C’est très dommageable d’attendre plus d’un mois", déplore-t-il, d’autant plus que l’IRM est un examen non irradiant. "Pour une famille qui a une prescription de scanner ou d’IRM, c’est déjà une inquiétude, alors ce délai d’attente est difficile", ajoute le Pr Delacourt.

En urgence, de nuit et le week-end, les enfants sont adressés au CHU dans 62% des cas et dans un autre établissement de santé dans 38% des cas, le recours à un cabinet libéral étant exceptionnel.

Pour 25% des pédiatres ayant répondu, le centre d’imagerie spécialisée est à plus de 20 km. Sans surprise, le CHU joue un rôle considérable dans l’urgence pédiatrique puisqu’il réalise 62% des examens. L’accessibilité est bonne sauf pour l’IRM. Seules 35% des structures peuvent proposer cet examen 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. En cas de traumatisme crânien, 98% des pédiatres hospitaliers accueillant des urgences pédiatriques ont accès au scanner en urgence pour un enfant de moins de 6 ans.

"Des améliorations sont nécessaires en termes d’équipements et d’équipes formées", commente le Pr Ducou Le Pointe.

Dans le cas d’une suspicion d’appendicite, l’examen préconisé est l’échographie mais 41% disent pratiquer en urgence un scanner et une échographie. Les raisons citées sont à 51% la performance de l’examen (ce qui atteste d’un problème de formation), et dans un tiers des cas des raisons organisationnelles (25% n’ont pas de spécialiste pour faire l’échographie pédiatrique et 8% pas de radiologue sur place). "Cela pointe la nécessité d’une amélioration des pratiques", surtout que le scanner est irradiant souligne le Pr Ducou le Pointe

Chez les radiologues, la nécessité d’une formation et d’une prise en charge particulière sont parmi les premiers motifs de non-réalisation de certains examens chez les enfants. Par ailleurs, seuls 46% sont en capacité de réaliser une sédation pour des enfants non coopérants pour un scanner ou un examen d’IRM.

Enfin, l’enquête montre que des efforts sont à faire pour mieux diffuser les supports d’information sur la radioprotection qui est peu abordée par les pédiatres. Seuls 24% des radiologues (25% à l’hôpital, 22% en libéral) et surtout seuls 7% des pédiatres (9% des hospitaliers et 2% des libéraux) disent disposer de supports à destination des parents.

"Ces documents existent (fiche SFR, plaquette de l’IRSN) mais leur diffusion est à améliorer", note le Pr Ducou Le Pointe.

De manière générale, "ces résultats montrent la spécificité de la prise en charge du jeune enfant et illustrent la nécessité d’une formation particulière en radiologie comme en clinique" commente le Pr Christophe Delacourt.

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