Une douzaine d’acteurs de la santé viennent de se réunir sous le nom de « Collectif Santé 2017 » pour interpeller les candidats à la prochaine présidentielle. Un manifeste intitulé « Faisons de la santé un enjeu démocratique » comprenant 7 engagements va être adressé aux candidats.
L’initiative est louable venant d’un milieu souvent empêtré dans des revendications corporatistes et des querelles picrocholines. Cela fait du bien en ces temps de division et d’opposition stérile. Signe d’une démocratie apaisée qu’il faut souhaiter à nos concitoyens.
Un absent de marque dans ce rassemblement, celui de la puissante Fédération Hospitalière de France qui entend présenter aux candidats sa propre plateforme politique. On ne peut que le regretter quand on connait le poids de l’hôpital public. Ici encore, la relation ville/hôpital est à construire !
Faire de la santé, une priorité
Faire en sorte que la santé soit une priorité des candidats à l’élection suprême est un souhait que chaque acteur de santé doit partager.
Plusieurs raisons expliquent que la santé ne soit pas un sujet favori des candidats. Elle ne fait pas partie des sujets clivants comme la sécurité ou l’immigration qui peuvent mobiliser les électeurs surtout lors d’un premier tour. C’est un domaine où il n’y a guère de différences entre gauche et droite. Les candidats souvent effrayés par la balkanisation des acteurs aux intérêts antagonistes ont peur de mécontenter une partie de l’électorat par des positions trop tranchées !
C’est sur ce dernier point que le « collectif santé 2017 » pourra changer la donne à condition qu’il aille au-delà des 7 engagements qui apparaissent, à ce stade, comme des pétitions de principe que tout bon candidat acceptera de signer sans sourciller en se disant que cela ne mange de pain. Il faudra pour cela que les signataires s’entendent sur un minimum de mesures concrètes au nom de l’intérêt général.
La tâche ne sera pas facile, quand on voit les polémiques actuelles sur la vaccination par les pharmaciens. Les sujets qui fâchent existent et ne peuvent être mis sous le tapis. On pense entre autres au prix de certains médicaments, aux dépassements d’horaires ou à la liberté d’installation.
Pour autant, ne boudons pas notre plaisir. Essayer de jouer collectif dans un milieu exacerbé par les revendications catégorielles, est en soit une initiative porteuse d’espoir qu’il faut saluer à sa juste mesure.