La confiance des français dans le médicament baisse de 12 points en 2014 par rapport à 2013 dans le 4ème Observatoire sociétal du médicament réalisé par Ipsos pour le LEEM. Une alerte importante pour Brice Teinturier, le directeur général d’Ipsos.

Cette baisse de confiance affecte tous les types de médicaments : les médicaments sur ordonnance (-5 points), les médicaments de marque (- 5 points), les médicaments génériques (- 4 points), l’homéopathie (- 3 points) et les vaccins (- 6 points).
23 % des Français pensent même que la sécurité des médicaments a régressé au cours des 5 dernières années et 47% seulement pensent que les effets secondaires sont mieux maitrisés (baisse de 11 points par rapport à l’année dernière)

On peut toujours se rassurer en estimant que le niveau de confiance des français dans le médicament reste élevé (75%) et que les entreprises du médicament se situent au 4ème rang des principaux secteurs dans lesquels les Français ont confiance derrière les transports (69%), l’automobile (65%) et le bâtiment (65%) mais devant le nucléaire (40%) ou la grande distribution (39%)

Le LEEM observe que l’accumulation des controverses sur le médicament en France, en particulier en 2013, a fini par provoquer un doute dans une partie de la population.

Au demeurant, le médicament n’échappe pas au sentiment général de défiance qui affecte la société française. Sait-on que 8 français sur 10 déclarent que l’on n’est jamais assez prudent quand on a affaire aux autres ? Un chiffre qui tranche avec celui des autres pays.

Cette défiance touche presque toutes les institutions. Le taux de confiance n’est, par exemple, que de 31% dans les syndicats, de 23% dans les médias et de seulement de 8% dans les partis politiques.
Vaccin mis à part où le désamour s’observe dans d’autres pays, comme L’Angleterre ou les Etats-Unis, la méfiance vis-à-vis du médicament apparait comme une exception française.

L’affaire du sang contaminé a marqué durablement les esprits et l’opinion s’émeut très rapidement au moindre incident mettant en cause un médicament.

C’est oublier que le médicament n’est pas un produit comme un autre et qu’il n’existe pas de médicament dénué d’effet indésirable. C’est même la raison d’être du rapport bénéfices/ risques dont l’évaluation favorable conditionne la mise sur le marché d’un médicament. Ce rapport ne pourra d’ailleurs véritablement s’apprécier, que dans la vraie vie, après plusieurs années d’utilisation.

N’oublions pas aussi que c’est bien grâce au médicament qu’on ne meurt plus aujourd’hui du Sida, qu’on guérit d’un cancer du sein dans 9 cas sur 10 et que l’hépatite C est en voie d’éradication.

Pour autant, cette défiance bien réelle doit interpeller l’ensemble des acteurs du système de santé car, si elle devait perdurer, cela risquerait de poser de graves problèmes de santé publique.

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