Qu’un « pure player » des biotechnologies comme Amgen se lance également dans la production des biosimilaires, a de quoi surprendre. A tout le moins, cela montre que certains laboratoires princeps n’entendent pas faire l’impasse sur ce nouveau marché et ne pas renouveler l’erreur commise par beaucoup de big pharma qui ont laissé se développer un marché des génériques concurrent.
C’est, dès 2011, que le pionnier des biotechnologies a décidé de se lancer sur le marché des biosimilaires, en prévoyant de commercialiser 6 copies d’anticorps monoclonaux issus de la concurrence, à partir de 2017. Un choix qui ne doit rien au hasard. D’ici 2020, dix molécules vedettes issues des biotechnologies vont perdre leurs brevets. En France, ces 10 produits parmi lesquels on trouve le leader du marché de ville Lucentis® ou celui du marché hospitalier Avastin® représentent à eux seuls un chiffre d’affaires annuel de près de 3 Mds d’€ HT (10% du marché pharmaceutique total). On estime les économies potentielles entre 500 millions et 1 milliards d’€.
C’est un marché considérable qui est en train d’émerger à la mesure de la place qu’occupent aujourd’hui les médicaments biologiques. Le marché de ces produits qui représentait 140 Mds de dollars en 2010 soit 15% du marché mondial devrait dépasser les 200 Mds de dollars en 2015. En France, les biologiques représentent aujourd’hui un marché de 7 Mds d’€ dont 4 Mds d’€ pour le marché officinal et 3Mds d’€ pour le marché hospitalier, un marché qui croit de 3 à 4 % par an dans un contexte global plutôt récessif.
Les biosimilaires, c’est à la fois la possibilité d’un accès plus facile à un certain nombre de thérapies trop couteuses aujourd’hui dans les pays en développement et des économies dans les pays développés confrontés à des déficits sociaux considérables.
Depuis la loi de financement de la Sécurité Sociale 2014, la France s’est doté d’une réglementation avant-gardiste destinée à favoriser le marché des biosimilaires en donnant un droit de substitution aux pharmaciens d’officine. Cette disposition qui n’est pas encore appliquée va-t-elle doper ce nouveau marché comme cela fut le cas avec les médicaments génériques ?
Une étude menée par Claude Le Pen, économiste de la santé, montre que les biosimilaires ont déjà gagné des parts de marché honorables sur les trois seuls produits aujourd’hui commercialisés (filgrastim, somatropine et érythropoïétine). Le marché devrait exploser avec l’arrivée prochaine des biosimilaires d’anticorps monoclonaux.
Un marché qui s’annonce extrêmement concurrentiel avec de nouveaux entrants comme les sud-coréens Samsung ou Celltrion, qui en association avec Hospira, vient de lancer en Europe l’Inflectra®, le premier biosimilaire du Remicade®.
Les choses iront probablement plus vite qu’avec les génériques d’autant qu’il va falloir trouver 23 milliards d’économies sur les dépenses de la Sécurité Sociale d’ici 2017.
Télécharger le rapport : http://adexsol.com/IMG/pdf/les_biosimilaires_en_15_questions.pdf